Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine et le Conseil de Sécurité de l’ONU: subsidiarité, concurrence ou complémentarité d’actions en Afrique?

Resumo

L’Afrique a depuis les années 1960, bénéficié en cas de conflits armés graves du déploiement des missions de maintien de la paix de l’ONU décidées par le Conseil de Sécurité (CS). Du temps de l’OUA et surtout aujourd’hui, certaines de ces missions font participer des forces de l’Union Africaine (UA) sous forme de missions conjointes et d’autres dépendent de l’initiative propre de l’UA. C’est en voulant comprendre les fondements de ces actions que cette étude s’interroge sur la nature de la collaboration entre le Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU et le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) pour faire taire les armes en Afrique. D’abord, elle certifie qu’entre ces deux instances, une subsidiarité d’actions dans la résolution des conflits a été observée conformément à la charte des Nations Unies, faisant du CPS de l’UA un acteur agissant en second degré par rapport au CS. Ensuite, elle établit l’existence d’une concurrence d’actions entre le CPS de l’UA et le CS de l’ONU dans certains conflits, suite au refus par les Etats concernés d’une présence des forces onusiennes sur leurs territoires, synonyme d’une occupation étrangère. Elle atteste in fine que, le manque de moyens opérationnels par l’UA, a aussi rendu très fébriles certaines des missions de paix en Afrique, faisant de sorte que, l’ONU s’en mêle en complémentarité d’actions. Ce qui justifie les missions conjointes à travers des forces hybrides ONU-UA.